C’était en 2008, pour la première édition. Le point de départ en fut la revue interne d’aïkido FFAB que Raymond Solano et son Bureau de Ligue Midi-Pyrénées m’avait confiée. Six sponsors publicitaires en avaient permis financièrement et totalement la publication, des sponsors tous ciblés dans l’esprit de nos orientations, comme Fuji Arts Martiaux, Asia Voyages, la librairie Ombres Blanches, ou encore Le Filochard pour son propriétaire Adam, pratiquant de longue date. Sans oublier le soutien financier de la ligue Midi-Pyrénées FFAB. Me demandant comment fidéliser durablement sur la revue ces partenaires précieux, je leur suggère le lancement d’un festival Japon à Toulouse. Enthousiasme immédiat. La clé d’ouverture, le sésame c’est Ombres Blanches, une librairie de grande notoriété non seulement à Toulouse, mais aussi sur le plan national. Toutes les portes s’ouvrent : mairie, département, région, sponsors privés comme les laboratoires Fabre, dont on sait que Pierre Fabre est un passionné du Japon. Soutien également, et non des moindres, de l’Ambassade du Japon à Paris qui met notre projet dans son calendrier et dont nous recevons les félicitations pour l’entente FFAB et FFAAA qui s’est mise en place à cette occasion. Soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. Tout le monde est au rendez-vous ! Belles aides financières qui affluent, pour cette première fois, venant contrebalancer de justesse une location exorbitante des salles à l’Hôtel-Dieu de 8000 euros ! Sans compter les autres frais, très nombreux, dont la location de camions, le budget considérable pour les intervenants, les assurances, le son et l’éclairage. Un public nombreux est au rendez-vous : 1500 personnes s’acquitteront d’un droit d’entrée de 8 ou 10 euros. Une équipe de 22 bénévoles pendant 3 jours intenses sur place, sans compter l’avant et l’après, nous sommes tous bénévoles, sans exception ni privilège aucun. Pas loin de 25 exposants, des quantités d’intervenants en continu sur la journée, dont une bonne partie payés pour leur prestation entre 300 et 600 euros pour certains. Heureusement, beaucoup d’intervenant gratuits. Ombres Blanches prend à sa charge les frais concernant les auteurs de haut-vol qui viennent faire des conférences.

Un édifice se remarque : le pavillon du Thé, non pas une copie exacte d’un monument japonais, mais plutôt une évocation. Construite dans notre jardin, un camion suffit tout juste à en transporter toutes les pièces de bois. Y séjourneront, avec un public désireux de s’initier à la méditation, non seulement les moines du Dojo Zen de Toulouse, mais un moine japonais lui-même.

Participation nombreuse de japonais, à tous les niveaux d’animation.

L’idée conductrice a été annoncée dès le départ : il a s’agit de mettre en scène comme nous l’écrivions alors, le « Japon des gens d’ici », autrement dit comment, en milieu toulousain, s’approprie-t-on quelque chose de ce Japon lointain. Bien sûr, certains japonisants français, plus royalistes que le roi, nous en ont fait le reproche : pas assez pur, pas assez conforme aux standards de la tradition. Mais qu’importe, notre idée n’a jamais été de faire un festival sur la culture japonaise pure. La plupart des participants, ainsi que la presse, très nombreuse et variée, l’ont très bien compris. Danse Buto, récital de piano sur pièces d’un grand compositeur japonais interprétées par Lise Lienard, conférences, ateliers, démonstrations d’aïkido, Kendo, iaï-do, karaté-do et bien d’autres. Un groupe d’enfants du Lycée professionnel de Montauban, section tôlerie, a passé l’année à préparer des peintures japonaises sur tôle, un grand moment d’éducation populaire.

La place de notre FFAB ? Tout d’abord, elle fut première, puisque celui qui en avait lancé l’idée est membre de la FFAB. C’est ainsi que, dans l’esprit d’un Gandhi lorsqu’il voulut laisser le gouvernement aux musulmans minoritaires au moment de l’Indépendance de l’Inde, et puisque nous étions déjà mis en valeur en tant que Fédération, nous avons fait honneur à notre partenaire la FFAAA en invitant son chantre Franck Noël, comme aïkidoka mais aussi en sa qualité d’artiste musicien. On nous l’a reproché, et certains de chez nous ne sont pas venus. Peu importe, Raymond était là, inconditionnellement, avec Claudine, Philippe et tant d’autres qui ont répondu présent.

Nous nous étions fixé trois éditions, pari tenu : la première, donc, en 2008, voilà dix ans déjà, la deuxième en 2009, sur fond de crise économique, avec un petit déficit de 1200 euros cette fois que nous assumons le Président Sébastien et moi-même, et la dernière en 2012, volontairement moins couteuse sous forme d’une seule soirée musicale en l’honneur de Fukushima. Toute la recette de la soirée fut envoyée au Consulat du japon. Juste avant nous, un festival équestre avait fait un déficit de 150 000 euros, nous nous en sommes bien sortis.

Un beau moment d’énergie.

jean-louis Carrasco, Juin 2018

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